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Le temps à Bangkok

mardi 13 janvier 2009

Une ville au reveil

Après un réveil bien matinal aujourd'hui (environ 22h heure française) je me suis pris à sortir de ma tanière pour une petite promenade a la fraiche. Pas bien longtemps, je vous rassure. Le sommeil est bien trop précieux...
Aussi après avoir regagné mes pénates, alors que je ne me glissais dans mon lit, le sommeil, avare supreme, ne me trouvait pas. Je me suis pris alors a écouter les sons qui constituaient mon environnement.
A cette heure-ci le silence règne en maitre. Et pourtant... En Thaïlande, et dans une ville de la taille de Bangkok, c'est une règle: il doit y avoir du bruit. Tout au plus quelques bruits de pots d'échappement, quelques exclamations, des bruits d'animaux éveillés (sans doute perturbés par le réchauffement climatique), des sons métalliques, un soupir, les arbres qui respirent... C'est comme si la ville, de peur de ne pas pas se réveiller, se devait de garder une activité minimale tout du long.
Petit a petit, alors que le soleil va se montrer, des tressautements se font sentir. Imperceptibles au premier abord, on sait pourtant qu'ils sont là, prêts à se muer en hurlements. Petit a petit les artères se gonflent de circulation et avec elle vient le bourdonnement si particulier de la ville. Incessant donc existant. Avec le soleil se dressent les globules et autres éléments inflexibles de la volonté de la cité. Cette dernière n'exige qu'une chose: vivre. Elle donne en retour tout ce qu'elle a: un toit, un courant et un sens, une communauté. Ses muscles sont des échoppes, des étals qui se sont dressés là car l'espace était libre, attendant d'approvisionner des cellules plus téméraires, prêtes à se placer dans le courant pour partir au loin. Ce flot ne s'écoule évidemment pas que dans un seul et unique sens. Sinon la ville ne tournerait pas rond. Chaque matin le courant amène des éléments vivifiants qui viennent chercher un terrain plus riche pour s'y développer.
C'est pourtant aux premières lueurs du jour que l'accalmie est la plus forte. Au cours d'un bref instant, la ville s'arrête, reprend son souffle avant la tempête qui la submerge et l'habite. Puis dans un effort certain, elle se relâche et laisse son cœur battre à nouveau d'une pulsation audible. Tout est en place pour une belle journée ensoleillée.

2 commentaires:

titi a dit…

Quel poète !!!
Encore, Encore, Encore ;-)
Et dire qu'on achète des livres, mieux vaut lire ce blog

bises

Olivier G a dit…

Oui c'est bô ! Mais c'est dur de deviner qui écrit sans la signature. Je parie pour n'importe qui sauf Rémi :-)